Bienvenue sur l’île de la Lune et de l’ylang-ylang

Margouille me demande: « Qui es-tu? »

– « Appelles-moi Mick, pour les amis c’est suffisant. Le théorème de complétude de Gödel ne sera pas exposé ici, quoique… toujours penser que tout est relatif à soi, aux autres et que chaque pensée en invente une infinité d’autres. Mais passons nous verrons cela plus tard. Un coucou à mon maître yogin, Yann, je joins les mains en son honneur et envers toutes et tous. Aohmmmmmmmm…!

-« J’imprime pas là? »

Rencontre avec Margouille

Rencontre avec Margouille

– « C’est normal on n’imprime pas tout et puis il n’y aurait jamais assez d’arbres pour cela; de plus ce serait une folie mais bon ce ne serait pas la première de la part des humains, toutefois une vie sans folie douce serait triste non? Allez la suite, Gaston j’ai des fourmis dans les mains. »

Interloqué et éberlué, le petit carnassier verdâtre s’encanaille : « eh, mais c’est pas suffisant tout ça tu m’expliqueras hein, et d’abord que fais-tu chez moi? »

-« Ecoutes cher ami, certes j’emprunte ta maison quelques temps sur ton île aux parfums mais rassures-toi je te laisserai manger tous les moustiques que tu voudras et je prendrai soin de toi. Je suis là pour quelques temps avec ma famille et avec moi tu raconteras nos aventures si tu le souhaites? »

Le petit reptile fait un bond, reste statique un moment puis il me répond de sa petite voix: « D’accord, je veux bien que tu restes chez moi et que tu sois mon ami, je t’aiderai aussi à découvrir cette île appelée île aux parfums, île au lagon ou île de la lune selon les époques. Je sais qu’aujourd’hui, vous autres wassoungous vous l’appelez MAYOTH mais ce n’est pas mon affaire mon île s’appellera toujours monshémoyh parce que mes ancêtres y sont depuis la nuit des temps et que c’est ici mon univers, je ne connais rien d’autre. »

Sur ce, j’acquiesce avec soulagement:

– « Super, merci à toi. La découverte peut commencer et je t’aiderai à regarder plus loin que ton horizon si bleu et splendide qu’il soit. A tout de suite…et bonne lecture à nos ami(e)s. En avant les gars les filles c’est la fête à la vanille… »

Petite terre, le récif de Mtsanga Papani

Petite terre, le récif de Mtsanga Papani

Avril 2009:  Ce blog me demande beaucoup de temps, ne sois pas surpris si les articles sont moins fréquents. Je ne mettrais plus mes meilleures photos noir et blanc afin de les préserver pour autre chose, quant aux peintures elles auront bientôt un site qui leur sera consacré qui sera une vitrine de mon activité.

Continueront ici les articles sur le quotidien à Mayotte même si je ne peux m’y consacrer chaque jour.

Le but n’est pas non plus de faire du journalisme à Mayotte ni de me substituer à la maison du tourisme…si parfois je présente des faits ou situations peu enviables sur l’île c’est aussi pour casser cette image d’île enchantée ou tout est parfait dans le vert-bleu-émeraude lagon. Comme partout il y a avantages et inconvénients, je pense que les avantages les lecteurs se les imaginent très bien quant aux inconvénients c’est parfois plus subtil c’est ainsi pour cela que j’en parle.

Un avantage est aussi un inconvénient selon le point de vue et ce que l’on recherche et inversement…

Tiens par exemple cette semaine j’ai vu les tomates en supermarché doubler de prix ainsi que nombres d’autres légumes un peu nases après le voyage jusqu’à l’étal. Ca calme les envies de soupes…heureusement il y a les étals des bouenis au bord des routes qui offrent des tarifs plus abordables.

Ensuite une précision: je déteste le super-chaud humide! Tout comme les étés me sont insupportables dans l’Hérault pour cause de rayonnement excessif, ici c’est l’humidité qui rend la température insupportable, certains disent qu’on s’habitue mais ce n’est pas vrai, on supporte c’est tout car on n’a pas le choix, c’est ainsi.

Si tu veux te rendre compte de l’ambiance il faut s’imaginer entrer dans une serre à 30 ou 34°C selon les jours où dès les premiers pas, lorsqu’on mange ou lors de tout autre activité différente du sommeil on transpire à grosses gouttes: agréable ? Pas vraiment! Or la sensation de bien-être des êtres biologiques que nous sommes est d’abord celle des conditions écologiques (donc climatiques) et dans ce cas six mois par an le bien-être il faut oublier ce que c’est car même dans le lagon l’eau est souvent trop chaude d’octobre à avril. Mais pour des vacances de deux semaines c’est sûr que ça plaît!

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Mayotte est attachante de part l’ impression sereine qu’elle dégage, celle d’une France d’ il y a 40 ans ou plus sous certains aspects, une France tranquille, moins carrée et régulée que celle qu’on connaît sur le continent, où l’herbe coure le long des routes, où les arbres tombent sur les routes quant il pleut, où les plages sont sans digues, où on ne fait pas des procès pour un rien, où les coupures de courant ne sont pas rares, où nombre de personnes sont chaleureuses et simples (mais pas toutes enfin bon je ne vais pas développer mais y’a des blancs ici qui sont vraiment irrespectueux au possible mais sans doute le remarqué-je beaucoup plus qu’ailleurs car on s’attend tellement à ce qu’on vive en un lieu amical que les cons nous sautent aux yeux; en effet je ne crois pas qu’en métropole il y ait plus de cons en densité qu’ici ou bien l’inverse, il y a des lieux où on les distingue mieux ou bien où on s’en souvient plus longtemps…et si la bêtise est humaine il existe d’autres qualités que nous pauvres amas de cellules associées nous ferions bien de développer un peu plus, telles celles des sages chefs Cherrokees ou celles des Dogons du Mali ) .

Mayotte quand on y est, il faut se débrouiller…comme sur toute île.

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Mayotte me donne envie de fuir à cause de son atmosphère surchauffée six mois par an. L’insécurité augmente fortement et tend à se rapprocher de certaines grandes villes de métropole en certains lieux seulement car globalement, à part les risques en balade quand on est du sexe féminin, les risques à la personne sont faibles et certainement beaucoup moins pires que dans bien des villes françaises.

A cause des légumes si peu variés, à cause des inondations, des chèvres  ou des chiens crevés en plein « centre ville », à cause de la piètre qualité des denrées, à cause de moult maladies nouvelles qu’on peut attraper si facilement certains n’y verraient qu’un milieu hostile mais l’Ile de la Lune offre de belles qualités contemplatives.

Roussette en soirée

Roussette en soirée

De beaux poissons au lagon parmi tortues, dauphins et baleines, de beaux paysages verdoyants mais des bactéries à la noix, le palu, la lèpre, des staphylo, annélides et champignons heureux… On lit mayotte comme dans un livre de taoïsme: Yin et Yang…se mélangent.

Alors chacun fait son choix, certains y sont heureux car tout va bien d’autres vivent un calvaire (vols incessants, violences, maladies) similairement on peut trouver des lieux sympathiques en métropole tout comme on y trouvera des lieux peu alléchants; l’île est petite, cependant habiter à Dzaoudzi sera différent d’habiter à Mamoudzou, Boueni, Kani-Kéli ou Bandraboua, les sensations et l’ambiance ne seront ainsi pas les mêmes.

Le nord et l’ouest de l’île est plus pluvieux mais aussi plus nuageux ce qui est plus agréable à mon goût puisque la puissance solaire est atténuée.

Vivre en maison de briques est différent de vivre sous des tôles ou dans la forêt, manger à la française est différent de manger manioc, riz et zébu parfois.

Vivre en pays musulman est différent de vivre en pays post-catholique. Vivre en voyant régulièrement famille et amis est différent de vivre en reconstruisant un pôle social, tout cela est évident.

Vivre avec un bateau est très différent de vivre sans bateau à Mayotte…ceux qui n’ont pas de bateau rêvent à tout ce qu’ils pourraient découvrir tout autour de l’île avec un ptit navire et ceux qui en ont un râlent de le voir encore en réparation…

A chaque lieux ses attributs, à chaque lieux ses spécificités, à chaque lieux ses découvertes.

Certains recherchent comme cadre rêvé de vie le soleil du sud, d’autres l’ambiance colorée des ports bretons, d’autres encore la frénésie de la vie parisienne, d’autres l’isolement du Larzac ou bien les plages brûlantes des tropiques…

Alors comme chacun a sa vie, chacun a sa vision, ses espérances, ses désirs et exigences et si tu rêves de soleil et de chaleur quand il neige à Rennes ou à Clermont tant mieux ça prouve que tu es bien vivant et que tu as de l’espoir en l’avenir . Si tu ne rêves pas..tant mieux aussi car ça prouve que tu es bien où tu es  …que tu n’en as rien à faire et que tu prends la vie comme elle vient.

Mayotte est attachante et donne envie d’y rester (pour contrecarrer dans cet article les côtés négatifs exposés) pour ses bons côtés cependant,  j’aurais bien aimé connaître Mayotte 15 ans plus tôt…quand elle était si tranquille et encore baignée de toutes ses qualités.

un déba

un déba

Les chants des femmes mahoraises lors de ces fêtes amicales entre villages ou lors des mariages (debas)  sont parmi les plus beaux moments que l’on puisse passer sur l’île (avec aussi les câlins des makis et la plongée sous-marine) c’est  à voir et à entendre sans limitations!

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Mayotte H + 15

Encore deux semaines avant de quitter l’île, il me tarde de fuir cette chaleur qui décidément ne me conviendra jamais, si j’ai, quelque peu, désiré un peu plus de chaud au bout d’un an passé en Antarctique (un bain chaud tout simplement histoire de repartir pour un an…), la suffocation tropicale m’invita à quitter les lieux dès les premiers jours…

J’ai déjà épilogué longuement par le passé sur cela.

Je suis dans l’administratif en ce moment, recherche de logement, assurances, prise de rendez-vous futurs, déménagement de Mayotte, paperasses diverses (météo, et j’en passe) et à Mayotte tout prend 5 à 10 fois plus de temps qu’ailleurs, surtout par internet, je suis presque en travail à temps plein.

Maintenant il me faut faire une procuration pour avoir mon passeport avec visa indien, arrivé à la poste de Ganges…comme si je n’avais que cela à faire.

J’ai revu Gil et ses fils, Daniel, j’ai trainé ma savate à l’école des Roussettes pour une rencontre avec les enfants au sujet de la Terre Adélie qui s’est quasi transformée en fiasco puisque le lecture DVD et le PC ne lisait pas certains films et documents apportés sur ma clé).

Ce soir, ça chante à la mosquée à fond les ballons pour que même ceux qui ne s’en contrefichent en profitent bien toute la nuit histoire d’être en forme le lendemain et d’être parfaitement conscients qu’ils ne sont pas sourds. Je dormirai à la plage après le yoga puisque c’est ainsi, soit-dit en passant!

Allez zou, j’ai presque trouvé un logement à Tarbes même mais chut, demain c’est dimanche et c’est mon jour de repos.

Ah j’oubliais, toute personne qui verrait un parapluie de berger bleu outremer, de très grande taille ( >1 m de diamètre), avec pommeau rond et baleines en rotin peut signaler (et plus encore) à la personne qui le détient en main que c’est le mien, il a été volé en décembre lors du Noël des enfants de la DAF. Il n’y en a qu’un à Mayotte, y’a pas à se tromper. Faites-moi signe. Merci.

C’est de saison, à l’ail

Il est de saison que le soleil culmine à la verticale à Mayotte (89° 17′ à midi solaire ce 13 février), mais il y a d’autres choses qui sont de saison, comme les mangues, la publicité mensongère, les politiciens du même acabit. Mayotte poursuit sa route vers le conflit ethnique et social, vers la dégradation de son milieu et vers la tromperie générale, mais c’est la tendance du moment et ce n’est pas spécifique à cet ilot perdu.

Hier, (12 février, nda) j’ai pu observer avec quelles négligence et insouciance les mzoungous s’adonnaient au plaisir de randonner à pied dans la zone du récif frangeant, lorsque la marée, aux alentours de midi, était si basse que les rochers dépassaient parfois de l’eau. Mais le mzoungou a bonne conscience car il sait que c’est beau (c’est la nature, les poissons tout ça…) et que grâce à la législation française le lagon et ses alentours font parti à présent d’un parc marin, donc tout ira bien.

Les mahorais disent de moins en moins bonjour, exceptés les anciens qui sont polis et parfois un peu trop déférents envers le blanc (qui n’a pas plus de mérite que le mahorais en soi), la population continue de s’afficher et je cite en exemple ce mzoungou voisin dont la voiture est lavée chaque matin, avant que monsieur parte au travail, par une jeune dame, épouse ou femme de ménage, peu importe.

Comme Mayotte suit avec retard la métropole (qui tente de se mettre à niveau des USA) on assiste aux premiers exemples d’agression de prof dans les écoles mais rassurons-nous, bientôt nous serons tous tellement imprégnés de culture américaine que nous trouverons satisfaisant d’apprendre que c’est l’enfant du voisin qui a pété un câble dans l’école et pas le sien.

Partout il n’est question que de violence, dans les films et les jeux sous prétexte d’énigme ou d’intrigue policière, dans les dessins animés pour enfants ou ados dont les dialogues et les comportements sont basés sur le conflit et le dénigrement du prochain. Quelles sont les vertus des dessins animés actuels si ce n’est de mettre les enfants en condition suffisante pour ingurgiter de façon hébétée la publicité qui suivra et de les imprégner de culture occidentale individualiste.

La société s’évertue à opposer les gens et à prôner la compétition, dans le sport (pas la peine de disserter longuement puisque le sport est synonyme de dopage_ même ceux qui disent ne pas se doper prennent des cochonneries « saines » pour leurs épreuves car à partir du moment où il y a volonté d’être devant, il y a désir de montrer sa puissance_ donc altération du sens premier du sport qui devrait faire oeuvre d’équilibre physique et mental_ sinon on fait du sport pour le sport et il n’est alors nul besoin de se confronter à l’autre dans des épreuves imprimant le culte du « je suis le plus fort, admirez mon égo… », dans les études, dans l’économie (pas de dessin non plus) et dans les relations sociales (puisque les valeurs d’entraides sont passées aux oubliettes depuis un bon moment, merci qui?).

Il est à voir à présent de quelle façon une partie (et heureusement il y a des individus jeunes, éclairés et conscients, j’en connais si, si) de la jeunesse imagine la notion de groupe ou de communauté: c’est juste un rassemblement d’individualités. Or la communauté vise avant tout à mettre des éléments en commun qui doivent donc apporter à chacun du groupe quelque chose d’impossible à mettre en oeuvre de façon solitaire_ ce que A. Jacquard et I. Prigogine appèlent les propriétés émergentes et ce que réfutait Jacques Monod dans sa vision mécaniste de la génétique.

Chacun apporte ce qu’il peut à sa manière (avec ses qualités) ce qui fait que chacun a un rôle utile, or quand le mot communauté ne signifie rien en soi, il y a alors un seul sens aux évènements: celui de l’individu (alisme) qui s’évertue à
ronger la branche sur laquelle il repose mais qu’importe puisqu’il trouvera ensuite une autre branche à ronger… s’il n’a point chû trop durement.

L’humain est ainsi fait que les sociétés modernes évoluent vers cela, c’est sans aucun doute une convergence des grands nombres, la complexité des échanges dans une population dépassant en nombre la capacité de chacun à appréhender et connaître l’autre (ce qui est déjà visible dans les villes de taille moyenne: au-delà du millier d’habitants) à laquelle s’ajoute la compétition (à la base des relations culturelles modernes), font évoluer les civilités vers la peur et le retranchement d’où sont issus le racisme et la patriotisme (volonté de sauvegarder ses attributs géographiques et culturels à cause justement des relations de compétition et de pouvoir entre les humains, développer l’argumentaire me serait trop long ce jour).

Rien n’est durable dans ce monde, que ce soit les civilités, les coutumes et cultures, les civilisations, les religions, les écosystèmes, la planète ou même l’univers appréhendé.

Quel sens à donner à la communauté alors? Le sens premier est celui du don, don de soi et de son temps, de ses capacités et du sentiment d’affection. Par sa conception, cela implique ainsi un devoir envers les autres, devoir qui prend sens par le truchement même de la mise en commun de la vie, d’une partie du chemin de chacun. Ce devoir est celui qui fonde la communauté, si les sectes ont le but de manipuler les esprits individuels pour les amener à accepter un seul discours et une seule voie en oubliant et en décriant tout le reste, l’esprit communautaire que j’appelle universel vise lui à l’émancipation des êtres dans le respect des idées de chacun pourvu qu’elles aient, ces idées, un sens humaniste fondamental et vision en conscience du monde. La communauté propose mais ne peut imprimer une seule conception aux choses.

Toute communauté religieuse ou athée qui prône une seule voie à la connaissance et à « l’étant » ( » l’être-faire « ) a un comportement sectaire.

Toute voie exclusive dans son principe même_ et qui n’accepte pas les différences factuelles_ est un leurre, par contre une voie peut être ainsi factuelle car efficace et éprouvée dans l’émergence de son but mais n’être pas principiale, ni doctrinale en vertu de sa qualité fondatrice.

Ainsi la voie du sport peut apporter un destin, des qualités à certains mais ne peut en aucune façon être la seule façon d’agir et la seule vérité (ceux qui ne font pas de sport sont tout aussi aptes à être dans la vérité), la voie religieuse devrait être similaire (c’est une voie mais à partir du moment où elle exclue la vérité de l’autre, elle devient sectaire et non humaniste, non universelle puisque excluant le mécréant ou le non croyant), la voie de l’intellectualisme est de même, la voie de la psychologie, la voie
de la philosophie, de l’intuitionnisme etc…

Tout ceci entre dans le grand jeu des mouvements d’idées et des conceptions de cosmogonies dont l’humain, à chaque dogme, s’évertue à en adouber la vérité depuis des millénaires, chacune dans son communautarisme approuvé et sanctuarisé.

Ainsi il n’est pas de sens premier (fondamental) aux choses si elles sont à vertu de rejet de celui qui ne les accepte pas (ces choses) comme principe.

Je suis ouvert à tout contre-sens (il doit bien y en avoir un, n’est-ce pas Kant?) implicite à cette dernière phrase, à évoquer dans un commentaire. Cependant, la vraie lecture ne peut évoquer de contre-sens au sens où il n’y a pas de sens en soi mais juxtaposition d’idées comme celle de l’idée de Dieu, nécessaire et incoercible car Dieu est idée avant tout et celle de l’existence de Dieu, qui est par contre ni démontrable, ni réfutable.

Aucun fait si puissant soit-il ne peut accréditer vérité à l’idée de Dieu, puisque ses attributs sont hors du temps et de l’espace accessibles à la raison. Or si idée il y a, la transposition en vérité incoercible ne peut s’atteindre, pas plus du côté de ceux qui ont la foi que du côté de ceux qui sont athées.

La voie ne peut ainsi rejeter quiconque comme le ferait un anti-gros, anti-noirs, anti-homos, anti-libéral, anti-alternatif, anti-tout sauf soi…mais est un seul et même sens d’acceptation de l’idée. La voie est donc multiple et ne peut en l’état être prétexte à accéder à l’idée existentialiste de mécréant ou d’opposant.

Cette notion ne doit pas faire oublier que s’il n’y a pas rejet de l’autre-soi, il peut y avoir évaluation et mise en abîme culturel, psychologique ou des qualités humanistes. L’athée pratique l’apostasie de toute foi (en toute bonne foi) de sorte que la foi en l’inexistence de Dieu est aussi une foi en soi. Il n’ y a ni dogme, ni vérité et seul le silence est vrai;

ce que Lao Tseu exprimait par « La plus grande révélation est le silence ».

Mickito

février 2012

Retour à Mayotte

Après deux semaines de vie tropicale, à suivre après un an de vie polaire, je suis encore sous l’influence adélienne, tant du point de vue de mon regard (je vois des icebergs sur la mer) que du point de vue de mes envies qui se résument à l’autarcie et la seule connaissance.

Oui les bananes mahoraises sont goûteuses, oui il fait bon nager dans le lagon mais après, à quoi bon?

Je n’ai en ce moment nulle envie de contact, ni de causeries, je n’ai en outre pas envie non plus de raconter mon expérience, ni de parler de la vie adélienne non pas qu’elle fût un mauvais souvenir, bien au contraire, mais elle est oralement difficilement partageable et je n’ai pas en ce moment loisir à m’étendre par écrit. J’ai besoin d’être seul (ou tout au moins de m’isoler) après avoir passé un an à côtoyer le monde polaire et son silence mystique.

Ce message a donc vocation à signaler aux personnes qui s’étonneraient de mon propre silence, depuis mon retour, que tout est normal et qu’il est aussi normal que je ne sois pas très bavard. Tout cela sera sans doute porté par écrit dans l’avenir.

Je prépare un voyage de deux semaines en Inde en mars (Taj Mahal, Varanasi, Haridwar, Rishikesh, McLeod Ganj) puis ce sera le retour vers la vie « normée » avec une approche non plus adélienne ou tropicale mais pyrénéenne cette fois.

Merci donc aux messagers de bonne année puisque je n’ai pas répondu à tous mais le coeur y est.

A une prochaine

Mick

Récit de la randonnée avec Régalo et Maoré Danse

Comme ce blog va être mis en silence pendant au moins un an, je fais un signalement de la mise en place sur ce blog du récit de la randonnée avec Régalo en 2007 en page ci-contre.

Sinon, un ptit mot aussi pour dire que mon départ est fixé au 6 décembre de Paris. L’Astrolabe partant le 9 de Hobart.
Je quitte donc Mayotte ce jeudi 25 novembre pour environ 13 mois.
J’ai assisté aux spectacles du festival Mahoré Danse de ce vendredi et samedi, de belles choses et un spectacle étonnant et décalé entre théâtre et danse vendredi soir qui a fait fuir quelques spectateurs sans doute déstabilisé dans leur propre intérieur par une mise en relief du ridicule de certaines situations ainsi que un regard en miroir du pourquoi on est là ou on est. Il est clair que pour celui qui se sent surpuissant…ça fait peur de voir ce genre de spectacle, on refoule alors ses propres déception en refusant de regarder la réalité. Très comique en plus, Zoé Jonhson joua l’absurdité dans cette pièce « Temple magique » tout en permettant un retour sur le soi profond et le sens de la vie.

Les autres spectacles étaient aussi bon bien que plus conventionnels, une très belle initiative que ces rencontres de danse de l’Océan Indien à l’initiative de Jeff Ridjali. Je souhaite fortement qu’un pôle particulier, permettant la rencontre des cultures régionales soit perpétué à la suite de cette initiative salutaire. la compagnie « le Ballet de Mayotte » en est à sa deuxième ou troisième manifestation de ce type (mayotte, Comores, Madagascar) où les échanges entre artistes favorisent l’intégration, la transmission, la découverte et l’émulation.

Samedi matin, un stage de danse avec Jeff Ridjali a permis à une vingtaine de danseurs (débutants ou professionnels) de se rencontrer dans la bonne humeur. Jeff compte en outre continuer ces rencontres/stages ouverts à tous afin de les rendre réguliers et pérennes sur Mayotte. (Se renseigner auprès du ballet de Mayotte pour la suite)

La danse malgache, mahoraise et Tanzanienne était à l’honneur pour cette semaine Mahoré Danse qui a vu un public nombreux se déplacer pour l’occasion.

Mayotte avancera beaucoup plus vite avec ces rencontres culturelles qu’avec les tonnes de béton dont on afflige ses flancs.

Zoé Johnson, de Madagascar

Rencontre du troisième trip

Cours de natation et activités aquatiques à Mayotte: Eau-rizon

Juste un mot pour signaler la création d’une nouvelle structure permettant de s’adonner à des cours de natation (dans le lagon s’il vous plaît!) et autres activités aquatiques (voile, canoé-kayak, …).

Cela se passe à « Musicale plage » et c’est Nicolas, maître-nageur et ami, qui vous accueillera très sympathiquement pour tout vous expliquer et s’occuper de vous le cas échéant.

Pour l’appeler et savoir où, quand, comment, quoi…  06 39 6745 61

La structure est tout juste en train de démarrer, j’ai proposé à Nico d’en parler sur mon blog, soyez indulgent si tout n’est pas réglé comme sur des roulettes.

et bon appétit bien sûr!

…des fois que ça prendrait comme ça comme une envie de fraises.

bon allez zou au lit, il est déjà tard et je pars en vrille.

 

 

 

MAORE DANSE du 15 au 20 novembre 2010

Spectacle du Ballet de Mayotte juin 2009, Mamoudzou (photo: M.B)

Cette semaine, la danse contemporaine s’expose à Mayotte grâce à la compagnie locale de Jeff Ridjali « Le ballet de Mayotte » qui organise cette manifestation mahoré danse, à la MJC de M’Gombani.

Mercredi après-midi, sur le parvis de la place du marché, des impromptus permettront au passants mahorais d’être sensibilisés à l’art de la danse contemporaine … mahoraise. La culture mahoraise est en marche et le peuple mahorais se devrait de la soutenir à l’heure où les bouleversements tant ethniques que religieux ou économiques modèlent un nouveau paysage dans la société mahoraise.
Les spectacles à 20h des mercredi, jeudi et vendredi soir verront les prestations non seulement de la compagnie de Jeff Ridjali mais aussi des compagnies malgaches: Rary, Tahala, Vahinala et du Mozambique avec Escularas humanas.

Infos et réservations sont disponibles au 06 39 69 73 90.

La sensibilité et la culture spécifique de l’Océan indien est partagée au cours de ces chorégraphies avec un public qui, encore trop peu sensibilisé et mobilisé à découvrir ce qui participe à l’union des peuples de la région, est toujours satisfait et enthousiaste à l’issue de ces créations.

Comme le dit Isabelle Camatte, responsable chorégraphique de la compagnie « le Ballet de Mayotte » : « il existe une grande ignorance de la danse, les gens sont trop portés sur ce qui se commercialise et non sur l’immatériel.[…] la danse est essentielle dans une société […] il est faux de croire que la danse n’est pas prioritaire.  » et « les chorégraphies sont ancrées dans les problématiques sociétales de chaque pays »

J’invite donc les lecteurs de Mayotte à venir s’enivrer de la poésie du mouvement corporel au cours de cette 2ème édition de Maoré danse.

 

RAIDAMAZONES 2010

Un petit mot pour causer à postériori du Raidamazones 2010 qui s’est déroulé à Mayotte au mois d’octobre.

Fabienne faisait partie d’une équipe mahoraise, Les Doujas de Mayotte, une parmi  74 autres équipes, qu’elles soient de Mayotte, des autres  DOM-TOM ou de métropole…

Son équipe a terminé deuxième au général à l’issue d’une semaine d’épreuves diverses et variées: orientation, tir à l’arc, canoë, course à pied, VTT, escalade.

Je n’étais pas là pour voir les épreuves mais il semble que l’entraide et le caractère solidaire au cours de ce raid ont permis à l’ensemble des équipes de vivre une semaine pleine de bons souvenirs.

Vacances à Mayotte

Me voici de retour à Mayotte après trois mois passés en métropole.

Pas mal de choses se sont passées, dont celles concernant la préparation de l’hivernage en Terre Adélie qui seront relatées dans le blog: http://mickitoterreadelie.wordpress.com

Relatons tout d’abord ces quelques jours à Paris avant le décollage vers Mayotte.

N’ayant pas mon habituel guide complet des rues de Paris mais le petit plan délivré par la RATP, il m’était parfois utile de demander une direction et j’ai constaté que, d’une part en période de vacances scolaires il est parfois plus difficile de rencontrer un francophone qu’un anglophone dans Paris au point que j’en était venu à me parler tout seul en anglais…et à avoir des réactions comme  » quel couillon », « oui », ça va » spontanément en anglais. Du coup on me demandait parfois de quel pays je venais…bref ! Je répondais finalement « d’un peu partout… » avant de préciser les choses devant l’incrédulité de mes interlocuteurs.

Autre constatation, les parisien ne savent pas où ils sont! et oui, en demandant à plusieurs reprise mon chemin (vers où est la Seine? Direction de Champs Elysées? Direction du forum des Halles? etc. ) il m’a été délivré des directions totalement opposées et cela par des piétons, cyclistes ou conducteurs de véhicule. Certains m’indiquant le nord pour aller voir la Seine alors que j’étais rive droite vers Sébastopol, d’autres m’indiquant l’ouest, d’autres m’indiquant l’est, il m’a fallu un quatrième péquin, c’était devenu un jeu statistique (pour tester leurs réactions)…afin qu’on me donne le sud …le soleil couchant vers l’ouest confirmant en cela la qualité du conseil qui me fut donné.

On peut ainsi se demander si les Parisiens sont déboussolés ou s’ils prennent un malin plaisir à raconter n’importe quoi aux provinciaux!

Après avoir goûté aux joies de la fraîcheur automnale (c’est ma saison préférée),  les journées sans vent, ensoleillées, aux températures douces entre 10 et 20°C avec, pour écriture, les couleurs bariolées de la végétation, induisent des sentiments de légèreté et de calme indicible dans lesquels je m’enivre chaque année [passée en climat tempéré].

Ce lundi 1 novembre l’avion a atterri, en faisant une figure de style, un peu à droite, un peu à gauche, sur une roue, puis sur l’autre, et enfin un freinage digne de Fangio à la meilleure époque.

La lumière mahoraise, malgré la couverture nuageuse, était au rendez-vous, quelques minutes toujours surprenantes au sortir de l’avion, suis-je dans une serre? Ah oui c’est vrai c’est la chaleur tropicale…mais finalement le soleil étant filtré, la journée était très supportable. Ben oui je ne dénigre pas le climat mahorais quand il n’est pas au taquet!

Je ne décrirai pas la joie des enfants à mon retour, qui était partagée, puis cette partie de baignade à Sakouli, l’eau étant assez froide pour la saison, il m’a fallu 5 minutes pour arriver à entrer tout entier dans le lagon. Je m’attendais tellement à trouver une eau suffisamment chaude pour sauter directement dans l’eau que l’effort intellectuel pour intégrer la concentration nécessaire à l’immersion entière m’a figé comme un chat, coussinets nus dans la neige.

Il fait bon de retrouver des sourires, des couleurs, des visages épanouis après ces trois jours passés à Paris.

Il est assez hallucinant de voir tout le monde le nez dans son téléphone ou enfermé dans son ipod, tout de gris ou de noir vêtus…plus pressé que Flipper le dauphin à la rescousse de son ami Bud en détresse.

Quant aux beaux quartiers chics de Paris, compte tenu du côté « m’as-tu vu circuler là où se trouve le gratin social de Paris avec mon air suffisant et péteux? » il me semblait que j’entrais dans un monde irréel où les gens croient encore au père Noël de la supériorité humaine ou à l’âge ancien et révolu (enfin presque car il y a encore du boulot) où les femmes et les noirs étaient considérés comme des êtres sans âme.

Il est assez rigolo d’aller à la devanture d’une vitrine de montres à 25000€ et de placer d’un air joyeux et léger envers les huppés en fourrures qui léchaient la vitre: « comme c’est moche que tout cela ». Cela dit je ne dénigre pas les pures beautés des joyaux que sont des pierres d’exception (Golden Jubilee par exemple), aux éclats fabuleux ou à la translucidité exquise que la Terre a bien voulu forger en son sein.

Bref à part cela, les monuments parisiens sont toujours un émerveillement pour moi, il y a toujours au détour d’une avenue, une stèle, une sculpture, un bronze, un fer forgé, un or, une tour, une façade qui laisse stupéfait par tant de beauté.

Je ne me lasse jamais de repasser plusieurs fois par jour devant Notre-Dame, devant le Palais Royal, le long du Louvre ou du Panthéon ou de pénétrer sous des arches sculptées avec élégance.

Retour vers le futur

Débordé et pas eût le temps de terminer les toiles ni du coup de réserver une expo à la librairie pour novembre.

Pas le temps d’écrire sur le GR de Mayotte effectué sur 6 jours la semaine dernière sur tout le sud de l’île.

Pas le temps d’écrire sur les sauts de baleine à bosse de ce mardi à 15 mètres du bateau de Sea Blue.

Pas le temps de dire coucou à tout le monde ni d’écrire (excepté à tite soeur pour son anni…)

Juste le temps de faire les bagages et leurs 100 kg qui ne sont pas compatibles avec les 25kg autorisés en soute mais heureusement on est plusieurs…

Plus de peinture depuis 15 jours ou presque.

Des couleurs dans la tête.

ça fait peine de quitter Mayotte surtout en saison pas trop super archi chaude-pénible à souhait.

L’eau est froide pour y barboter longtemps: à 28°C on se les pèle dans le lagon….

Course de pneu où l’équipe de Fabienne est arrivée deuxième féminines mais comme la première équipe avait des hommes…bref Jack, que je salue en passant (mais sans pneu)  devrait revoir un truc qui colle pas concernant l’égalité des sexes pour les podiums.

Enfin bon on s’en fout après tout.

On est tous espagnol depuis trois jours…

Parce que oui là pour le coup on est pas du tout néerlandais….

Le foot on s’en fout mais j’ai regardé les derniers match au bar de la barge ….ben oui 4 matchs tous les 4 ans pour un gars qui râle sur le foot et son commerce ahurissant!

Pas vu Marcel le peintre depuis son vernissage et je lui fais un coucou en passant.

Pas revu Gil depuis le salon….pfff débordé que je te dis.

Avec tous les gens à revoir en novembre à Mayotte, ça va pas être facile….de tout assurer

L’IPEV donne du nouveau mais la météo reste sous silence.

Un été de fou à préparer mille trucs.

Titouan passe du CE1 au CM1…

Florian rentre en sixième (et oui déjà!).

Mimi aborde le CE1 en sachant lire (ouf).

Décollage ce jeudi matin…

Arrivée vendredi soir.

A tchao tout le monde.

course de pneus

la course de pneu 2010, c’est ce samedi 3  juillet, au départ du stade de Cavani, un pneu de scooter attend dans la maison, Fabienne n’a pas eu d’idée meilleure que de vouloir courir derrière un pneu usé…m’enfin moi, pendant ce temps je fais mes bagages pour bientôt et je vais être en surcharge, car m’enfin, tout mon atelier de peinture ne rentre pas dans une valise…

euh docteur, c’est grave?